Audrey remercia le ciel que cette fille est assez de jugeote pour finir par se rappeler qu’elle devait venir la rejoindre ici. Elle aurait du utiliser son petite avantage pour être sûre que la poufsouffle arrive à l’heure convenue. A présent le soleil était pratiquement complètement couché et les pâles rayons de la lune les éclairaient plus que ceux de l’astre opposé. L’apprentie sortit de sa ‘cachette’ de la manière la plus élégante qu’il était possible, ne voulant pas se détacher de son apparence impeccable. Mais elle se donna tous se mal pour rien puisque son propre regard se posa sur le dos de sa prochaine victime. Cette vue éveilla, d’ailleurs, en elle un sentiment de plaisir, plaisir coulant dans ses veines, électrifiant momentanément toutes parties de son corps, chaque muscle, chaque fibre enflammée par une satisfaction sadique de voir sa proie si offerte à ses coups.
« Ce n’est pas si grave que ça, répondit-elle sur un ton doucereux. »
Les paroles simplement blessantes et abaissantes qu’elle aurait prononcées en toutes autres occasions se transformèrent en véritable poison, la langue de vipère était en action. L’expression de son visage était des plus douces, seule la faible lueur d’amusement au fond de ses yeux trahissait son avidité présente, même omniprésente, mais encore fallait il le comprendre. Certaine que Shizu ne le pourrait pas, elle plongea son regard dans celui de l’infortunée qui avait enfin levé les yeux vers elle au son de sa voix et finit par lui sourire amusée. Audrey se rapprocha ostensiblement de la jeune fille d’un pas léger, se pencha légèrement en avant et glissa ses lèvres vers son oreille.
« Tu devrais faire attention à ne pas traîner dans le parc trop tard le soir, tu pourrais tomber sur de mauvaises personnes, lui susurra t-elle. »
Son ton n’était pas moqueur comme son interlocutrice devait s’y attendre mais malicieux à souhait, laissant à la jeune fille tout le loisir de comprendre tous les sous entendus éventuels que contenait sa phrase. Elle resta encore quelques instants tout près d’elle son regard sadiquement amusé posé sur la nuque d’un personne qui ne pouvait pas la voir car Audrey ne s’était pas contenter de se pencher, elle avait furtivement glisser sa main sous la mâchoire de Shizu pouvant la retenir si elle osait un seul mouvement de tête. L’apprentie savoura ses quelques instants d’intense supériorité comme une jouissance qui lui était trop peu souvent accordée. Mais elle finit par lâcher son jouet pour se redresser et la regarder de toute sa hauteur.
« Tu te demandes sûrement pourquoi je t’ai faite venir. »
Ce n’était pas une question mais une affirmation. Bien que l’on pourrait se poser quelques questions car qui aurait accepter un rendez vous tardif à la lisière de la forêt interdite, en ces temps sombres qu’ils vivaient tous, plus ou moins bien … L’asiatique n’avait elle aucun sens du danger ou se croyait elle hors de portée des mains du seigneur ? Audrey pouvait bien se le demander mais sans vraiment y accorder d’importance. Mais elle aimait donner toutes les explications à ses victimes afin de voir diverses émotions se perdrent sur leurs visages. Surprise, incompréhension, colère, horreur, terreur…
« Et bien c’est à cause de ton cher papa… »